CHAPITRE XVII

 

La pente était raide et c’était la nuit. Avec un juron sonore, le caporal-chef Wilcox dérapa sur l’herbe humide et glissa, de plus en plus vite ; son pied se prit dans une racine qui stoppa sa descente en l’immobilisant dans une posture bizarre. Alors qu’il atterrissait brutalement au bas du remblai, il entendit s’esclaffer les deux soldats qui le regardaient depuis le sommet.

— Vous deux, je vous aurai ! tonna le caporal-chef en cherchant sa torche à quatre pattes.

Il la braqua sur les deux faces hilares.

— Descendez tout de suite, hurla-t-il, et plus vite que ça !

— On arrive ! crièrent-ils d’une seule voix avant de s’élancer en éteignant leurs torches.

Et de dégringoler bruyamment la pente, en pouffant de rire. Le caporal détourna le faisceau de sa lampe, de façon à ce qu’ils soient dans l’obscurité complète. Si seulement ils pouvaient se rompre le cou, grommela-t-il pour lui-même. Ils arrivaient droit sur lui, et il dut reculer prestement pour ne pas être renversé. Ils s’affalèrent sur le dos, essoufflés et réjouis.

— Ça suffit, relevez-vous ! ordonna-t-il sans douceur. Qu’est-ce qui vous prend, tous les deux, de glousser comme ça ? On dirait un couple de tapettes en goguette !

— Désolé, Eddie, fit le plus petit d’un air narquois, mais mon copain Bernard  – il prononçait ce nom avec un accent très affecté  – est toujours comme ça quand son heure d’aller au lit est passée.

— On m’appelle Caporal, Evans ! aboya Wilcox qui visiblement n’appréciait guère le petit Cockney et son camarade natif de Manchester.

Ces deux gaillards étaient ses bêtes noires, toujours à le provoquer, mais sans jamais vraiment dépasser les bornes, de sorte qu’il ne pouvait ni les mettre aux arrêts ni leur administrer une correction. Ils n’avaient même pas besoin d’ouvrir la bouche, il se sentait ridiculisé rien qu’à regarder leurs figures moqueuses.

Debout, les deux lurons entreprirent de se brosser, en poussant des gémissements plaintifs comme s’ils étaient couverts de bleus.

— Qu’est-ce qu’on fiche ici ? questionna le seconde classe Buswell, dont l’accent traînant exaspérait Wilcox. Ce n’est qu’une voie ferrée minable, non ?

— Les ordres sont de couvrir chaque centimètre carré de terrain ! glapit le caporal-chef en balayant de sa torche la voie rouillée.

— Mais il n’y a plus rien ! fit Evans écœuré. Ça fait deux jours qu’on le cherche, ce truc !

— On cherche pour en être sûrs.

— Et ce machin qu’on a pulvérisé, alors ? Il a tout nettoyé, non ? insista Evans.

— C’est ce qu’ils croient, les savants.

— Ils n’ont pas pu le perdre, hein ? ricana Buswell.

— Non, mais c’est bizarre comme il a disparu, dit Wilcox. Ils l’ont aspergé toute la journée et ça marchait plutôt bien, et d’un seul coup, il n’y a plus rien eu. Le truc au milieu, je veux dire.

— Et qu’est-ce que c’est donc, ce truc au milieu ? Un microbe, à ce qu’on a dit ? questionna Evans qui s’amusait à pointer le faisceau de sa torche vers le ciel, pour voir jusqu’où il irait.

— Un virus, voilà ce que c’est. Ils veulent être sûrs qu’il est parti pour de bon.

— Moi en tout cas, je ne suis pas trop pressé de le trouver.

— Pas de panique, nous n’aurons pas à nous en approcher, affirma Wilcox qui ajouta avec dédain :

— De toute façon, vous êtes déjà cinglés, bande de petits salopards. Il n’aurait pas d’effet sur vous.

— Ca c’est vrai, acquiesça Evans avec un large sourire, Bernard et moi on est des vrais dingos. Dire qu’on a des balles dans nos fusils ! A votre place, j’ouvrirais l’œil.

— Ouais, renchérit Buswell, pourquoi ils nous ont donné des munitions ?

— Pour le cas où, Buswell. Pour le cas où on tomberait sur de vrais fous.

— Vous ne voulez pas dire qu’il faudrait les tuer ?

— Si nous trouvons la chose et qu’un contretemps nous empêche de la signaler, nous pouvons agir comme bon nous semble.

— Vous me donnez froid dans le dos, s’émut Evans. Allez, on va fumer une sèche.

— C’est toujours la même chose avec vous, bande de petits salopards ! Et si le sergent nous trouve, c’est moi qui écoperai, gémit Wilcox. Il doit être là quelque part.

— Mais non, il est très loin. Tâchons de nous trouver un coin sympa bien à l’abri.

Le caporal Wilcox ouvrit la marche au milieu de la voie ferrée, dont sa torche éclairait les traverses. Les deux lurons suivirent. Evans sifflait un petit air  – tout à fait faux. Il s’interrompit brusquement pour s’inquiéter :

— Les gars, on risque pas de se faire écraser, au moins ?

— Fieffé imbécile ! Cette voie n’est plus utilisée. A voir l’herbe, elle n’a pas servi depuis des années. Et la rouille, hein ?

— Simple vérification, Cap.

Wilcox entendit Buswell ricaner dans son dos.

— Bon Dieu, pourquoi faut-il toujours que je me tape ces deux soûlographes ? maugréa-t-il avec lassitude.

Aux accents de la marche que sifflait (faux) Evans, ils continuèrent, explorant de leurs torches les remblais encaissés de chaque côté de la voie.

— Comment est-ce que ça brille, ce truc ? demanda Buswell.

— C’est la radiation, mon vieux ! affirma Evans.

Wilcox s’arrêta net, se retourna.

— Qui a parlé de radiation ?

— Faut se rendre à la raison, pas vrai ? fit l’autre d’un air réjoui. Ca brille, paraît-il. Ca se nourrit du cerveau des gens. Ça parcourt le pays comme ça veut et on ne peut pas l’arrêter. Faites le compte.

— Ah oui ? Vous avez déjà vu ça, vous, une radiation qui vient de la mer ? brailla le caporal-chef.

— Parce que vous avez avalé ça ? s’écria Evans. Ils comptent sur des corniauds comme vous pour dire les histoires qu’ils inventent.

— Attention, Evans, ou je vous fous au trou.

— D’accord, Caporal, ne faites pas le méchant. Allez, on continue.

Ils se remirent en route tandis qu’Evans exposait sa théorie.

— Ce truc, je vais vous dire, c’est les savants qui l’ont fabriqué. Ils ont eu un accident dans une de leurs usines atomiques et ils essayent de le camoufler. Ce foutu brouillard, en fait, c’est un nuage radioactif. Exact, Bernard ?

— Exact, Professeur.

— Et ce tremblement de terre, l’autre jour. Qu’est-ce que c’était, d’après vous ?

— Un tremblement de terre, claironna Buswell.

— La ferme, idiot. C’était une explosion souterraine, Cap. Et pour ce que j’en sais, c’était une explosion atomique. Et pour ce que j’en sais, c’est de là qu’est venue la radiation.

Il hocha la tête comme s’il approuvait son propre discours.

— Un ramassis de bêtises, Evans, apprécia distraitement Wilcox qui examinait la forme noire dont ils approchaient.

— Ouais, marmonna Evans à voix basse, et un pauvre type comme toi n’apprend jamais rien.

Wilcox s’immobilisa sans prévenir ; Evans lui rentra dedans, et Buswell fit de même avec Evans.

— Il y a un tunnel droit devant.

— Parfait, on va enfin pouvoir griller une sèche, dit Evans qui déboutonnait déjà sa tunique.

— Vous finirez par me tuer, bande de..., grommela le caporal-chef, ce que les deux complices interprétèrent comme un assentiment.

Ils s’accroupirent à l’entrée du tunnel, à l’abri des regards indiscrets. Toute la zone était infestée de militaires.

La main en écran devant la flamme, Buswell alluma la cigarette de  Evans, puis la sienne.

— Oh ! pardon, s’excusa-t-il hypocritement en offrant du feu à Wilcox.

Ce dernier l’ignora et d’un air vexé alluma sa cigarette avec son briquet. Il s’assit sur le rail, en face des deux soldats.

— Vous qui savez tout, Evans, persifla-t-il, expliquez-moi une chose : si ce que nous cherchons est une radiation, pourquoi les détecteurs ne l’ont-ils pas trouvée ?

Il se pencha en avant, la mine satisfaite.

— Très simple : parce qu’ils s’en sont déjà débarrassés, affirma le seconde classe avec un sourire suffisant.

— Quoi ? Avec une malheureuse pulvérisation ? s’indigna Wilcox, ébahi par tant d’inconscience.

— Parfaitement. On ne sait pas ce qu’ils ont pulvérisé, pas vrai ? Ils ont dit que c’était pour dissiper le brouillard, en fait c’était pour dissiper le nuage radioactif.

— Ce qu’il faut entendre, soupira Wilcox, les yeux au ciel.

— Pas du tout, insista Evans. On ne sait rien. On ne sait pas ce qu’ils ont inventé. Ils ont imaginé quelque chose pour s’en débarrasser, c’est évident. Ils ont eu tout leur temps.

Wilcox grogna derechef, Buswell pouffa de rire.

— Nous, on est de la chair à canon, mon vieux, poursuivit Evans. Ils nous ont envoyés ici pour être sûrs que tout a disparu.

— Sans détecteurs ?

— Sans détecteurs. Ils ne veulent pas que les gens sachent de quoi il est question, tu piges ?

— Et puis merde ! s’écria Wilcox.

La logique absurde d’Evans l’irritait et le déprimait depuis pas mal de temps, mais parfois elle lui devenait franchement insupportable.

— Je vais faire une petite reconnaissance dans le tunnel, annonça-t-il.

Il aurait pu y expédier l’un des deux hommes, mais il n’avait pas le courage d’affronter leurs protestations, et puis il ressentait le besoin de s’isoler ne fût-ce que quelques secondes.

Bande de débiles, pestait-il en s’enfonçant dans l’obscurité. Ils ne s’étaient pas engagés dans l’armée pour y faire carrière, comme lui. Mais parce qu’ils recherchaient une vie facile, nourriture assurée, logement assuré, et quelqu’un pour prendre les décisions à leur place. Soldats de métier, eux ? Tire-au-flanc, oui. Aucune chance qu’ils quittent jamais le métier, hélas. Ils lui avaient valu des tas d’ennuis, ces deux-là, et c’était à cause d’eux qu’il n’était toujours pas sergent. Après six dures années, il aurait dû déjà l’être ! Cette année, il était en ligne, et voici que ces deux singes s’étaient cramponnés à lui. Pourquoi à lui ? Qu’avait-il de si fascinant qu’ils soient toujours à le harceler ? Comme la fois où ils l’avaient saoulé, en Allemagne, pendant leur tour de garde ! Ils avaient commencé par le persuader de boire un petit verre, puis un autre, et un autre encore, jusqu’à ce qu’il soit ivre au point de vomir sur les bottes de l’officier venu en tournée d’inspection.

Il avait failli passer en cour martiale ; s’il y avait échappé, c’était uniquement parce que l’officier devait rentrer en Angleterre le lendemain et qu’il ne tenait pas à s’attarder pour un tel procès. Pas de cour martiale donc, mais il avait payé ensuite de bien d’autres façons.

Puis il y avait eu cette charmante petite « si nette, au-dessus de tout soupçon « (elle avait même exhibé un certificat médical l’attestant) qu’ils lui avaient mise entre les bras à Hambourg. Il avait attrapé la vérole à son contact, et l’armée britannique n’aime guère les soldats qui ont la vérole, même si c’est chose courante.

En Irlande du Nord, ils l’avaient emmené dans « un petit club très sympathique « situé près de la caserne, où ils seraient très bien reçus pourvu qu’ils se présentent en costume civil. Il s’en était fallu de peu que tous trois n’aient « bien reçu « une balle dans la nuque à cette occasion. Leur vie n’avait tenu qu’à la promptitude de ses réflexes, quand il avait lancé une chaise dans la vitre et qu’ils s’étaient enfuis par là en catastrophe. Avant la débandade, Evans avait assommé d’un coup de bouteille la garce qui les avait invités. Cela lui avait valu de recevoir une balle perdue dans le postérieur. Dommage que le tireur ait si mal visé ! Bref, cet épisode-là non plus n’avait pas trop plu à l’armée.

Tout bien considéré, peut-être avait-il eu de la chance. Les incidents  – nombreux, il est vrai  – n’étaient jamais assez graves pour entraîner à son encontre des mesures draconiennes, même s’ils avaient pour conséquence de le maintenir au grade qu’il occupait.

L’ennui, c’est qu’il se laissait prendre à chaque fois. Ils le flattaient, lui lançaient des défis. Et lui marchait, et mordait à l’hameçon. Chaque fois, il fallait qu’il prouve sa vaillance.

Que ce tunnel était long ! Il avait dû passer une courbe, car il ne voyait plus les lampes des deux autres. Devant, sa torche n’éclairait que le mur humide, qui brillait sous son faisceau. Il devait se trouver au milieu du virage, et donc à l’abri des regards. On ne pouvait rêver meilleur endroit. Il enjamba la voie, appuya son fusil contre le mur, et commença à se défaire, la torche serrée sous son bras. Encore une autre de ses misères : devant eux, il ne pouvait même plus pisser. La vue de leurs figures goguenardes le bloquait. Ils savaient l’effet qu’ils avaient sur lui ; à la cantine ou dans un lieu public, ils le suivaient aux toilettes et s’amusaient à l’encadrer, hilares. Dans sa honte, il devenait cramoisi, et incapable de s’exécuter.

Même à présent, penser à eux suffisait à inhiber ses fonctions naturelles. Pourquoi fallait-il qu’il soit leur souffre-douleur ? Mais quand il serait sergent, il leur ferait payer toutes leurs tracasseries. C’était peut-être la raison de leur conduite, d’ailleurs. Ils le savaient sans doute, et faisaient l’impossible pour l’empêcher de monter en grade. Bande de salauds !

 Tandis que, jambes écartées et tenant son pénis, il ruminait d’amères pensées dans la lueur irréelle de la torche qui l’éclairait par en dessous, son regard absent fixé sur le mur ne remarqua pas les tentacules grisâtres qui s’enroulaient autour de ses chevilles. Ils grossissaient, s’épaississaient, formaient une nappe qui lentement l’enveloppa tout entier.

 

— Il y met le temps, notre Eddie, constata Buswell qui se brûlait les doigts avec ce qui restait de sa cigarette.

— Tu vas attraper un cancer à faire ca, remarqua Evans. C’est dans le mégot qu’il y a le plus de nicotine.

Buswell haussa les épaules.

— Alors, Chef, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? On se donne du bon temps ? s’égosilla Evans dans le noir.

Pas de réponse.

— Il boude, sûrement, estima-t-il, et il se remit à tirer sur sa cigarette. Pauvre vieil Eddie, il prend tout au sérieux, hein ?

— Ouais, il est vraiment parfait. Il lui manque une case, mais qu’est-ce qu’on rigole avec lui !

— Tu crois qu’il passera sergent ?

— Tu parles, aucun espoir ! Chaque fois qu’il pourrait, il bousille sa chance. Ça ne rate jamais ! C’est à se demander comment il fait, je te jure !

Il sourit, vaguement diabolique dans la lueur de la torche.

— Ce brouillard, Ray, c’est quoi, d’après toi ? reprit-il, sachant qu’Evans avait toujours plusieurs théories sur un même sujet.

— Franchement mon vieux, je n’en sais fichtre rien. Mais je te parie une chose, c’est l’homme qui l’a fabriqué. Affaire de pollution, à mon avis. Comme les rivières où on trouve des milliers de poissons morts, à cause de ces saloperies d’usines qui déversent leurs cochonneries. Cette fois-ci, quelqu’un a déversé quelque chose dans l’air, du gaz ou des trucs chimiques, j’sais pas moi, et on ne le contrôle plus. Comme dans les films d’horreur.

— Arrête.

— Non, je te jure, c’est sérieux. Quelque chose s’est répandu dans l’air. Ce n’est pas vraiment du brouillard, c’est plutôt... heu... comme de la vapeur, tu vois...

 Comme il enfourchait une nouvelle théorie qu’il inventait au fur et à mesure qu’il parlait, le brouillard, invisible dans le noir, enroulait ses volutes tout le long du tunnel. A sa lisière marchait un homme. Il portait un fusil qu’il pointait devant lui comme s’il chargeait à la baïonnette une foule de combattants. Il entendit les voix des soldats, et quelque chose s’agita dans son esprit dérangé.

Il vit les silhouettes qui se découpaient dans la lumière de deux torches. La sienne s’était brisée entre les rails au plus profond du tunnel. Il s’approcha des deux hommes, et leurs exclamations - « Et alors, où tu étais ? »- restèrent pour lui sans signification.

Lentement, il leva son fusil et le plaça contre le front de l’un des deux soldats. Puis il pressa la détente.

Le tonnerre de la détonation emplit le tunnel, et aussi le hurlement de l’autre soldat. L’éclair du coup de feu illumina un bref instant la scène, qui resta impressionnée quelques secondes sur la rétine de celui qui avait crié.

Buswell lança sa torche en direction du caporal-chef qui n’avait pas lâché son arme fumante, le regard fixé sur le cadavre qui s’effondrait lentement. Sans cesser de hurler, Buswell se rua hors du tunnel, en abandonnant son fusil contre le mur. Dans sa panique, il commit l’erreur de vouloir escalader le remblai, juste à la sortie. Il s’élança en essayant de s’accrocher aux touffes d’herbe. Ses pieds glissaient sur la terre humide. Battant des bras, il réussit à agripper un minuscule arbuste qui par miracle ne céda pas sous son poids. Il gagna ainsi près d’un mètre avant d’entendre le son caractéristique d’un fusil qu’on arme, qui claqua dans la nuit. Le fusil était prêt à tirer : cette certitude le jeta dans un effort désespéré. Mû par une force surhumaine, et au mépris des lois de la pesanteur, il se propulsa presque jusqu’au sommet.

Sa seconde erreur fut de regarder en arrière.

Il vit en bas de la pente la silhouette de l’homme qui l’observait sans un geste, sans même épauler son fusil.

Dans un sanglot de terreur, Buswell allongea désespérément la main, l’étira vers le haut, vers le sommet, comme si une autre main allait saisir la sienne et le hisser vers le salut. Mais elle ne rencontra qu’une touffe d’herbe ; la touffe se détacha de la terre trop molle, et ses pieds chaussés de bottes dérapèrent, patinèrent à la recherche d’une prise moins précaire. Il commença à glisser, ses doigts griffèrent la terre sans pouvoir s’y ancrer... Lentement, à plat ventre dans l’herbe mouillée, il glissa toute la pente ; ses pieds se posèrent au sol et il glissa encore, jusqu’à être presque agenouillé. Le caporal-chef épaula son fusil.

Le brouillard se faufila hors du tunnel, d’abord ténu et hésitant, puis plus rapide et consistant. Il tournoya autour des deux soldats et ne tarda pas à les envelopper.

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